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Les femmes et le vélo en ville : ça progresse !

Femme brune sur un vélo en train de pédaler

Comment l’accès au vélo et son usage pour les femmes évoluent-ils ? Tantôt outil de déplacement efficace, tantôt symbole de liberté, d’émancipation voire de contestation, le vélo féminin a connu sa propre histoire, parallèlement à celle du vélo masculin.

Depuis l’invention du vélo jusqu’à aujourd’hui, le vélo au féminin a sans cesse cherché à écrire sa propre histoire. Dans le pays du Tour de France, la visibilité des femmes à vélo a toujours été un enjeu pour permettre au plus grand nombre de pédaler.

Ces dernières années, des initiatives associatives, populaires et entrepreneuriales se sont succédé pour donner davantage de visibilité à la pratique du vélo par et pour les femmes. Histoire, freins et accessibilité et initiatives : on vous retrace dans cet article tout ce qu’il faut savoir pour maîtriser et comprendre le sujet du vélo au féminin en France.

L’histoire du vélo : les femmes et la cyclomanie

Les freins à l’usage du vélo rencontrés aujourd’hui par les femmes sont historiquement liés au développement du vélo. 

C’est en 1860 que Pierre Michaux a l’idée d’ajouter des pédales à la draisienne, inventée 40 ans plus tôt. À vélo oui, mais sous réserve d’être un homme. Annie Londonderry, première femme à faire le tour du monde à vélo, n’est même plus considérée comme telle. On parle d’elle commed’un “être neutre”, du “troisième sexe” (propos d’ Alexandre Schiratti dans son bouquin Prendre la route).

Et oui… Le vélo “aurait” un impact sur les organes génitaux, une maladie nommée la cyclomanie : un doux mélange entre nymphomanie et hystérie. On apprécie.

Arrive le XXᵉ siècle et l’industrialisation du vélo : plus d’1 million de vélos circulent en France. Le Tour de France, avec sa première édition en 1903, popularise davantage le vélo en mettant en avant sa dimension sportive.

Là toujours, le combat des femmes se poursuit : la bourgeoisie féminine tente d’imposer ses usages, malgré l’incommodité des vêtements de ville de l’époque. Résultat ? Les jupes longues restent coincées dans la transmission. On compatit. Du côté du cyclisme sportif, les éditions du Tour de France sont - évidemment - réservées aux hommes.

Il faudra attendre 1953 pour qu’un 1er Tour de France féminin voit le jour. Non renouvelé, L’Équipe dira même que “le bon sens a triomphé”. Aïe. Plusieurs tentatives de pérenniser le TDF féminin émergeront plus tard, souvent annulées par manque de soutien. L’article de Cyclofix raconte ici l’histoire du Tour de France féminin.

Ce que l’on retiendra ? Le vélo en France est culturellement associé au cyclisme sportif. Une pratique largement masculine, où les femmes tentent difficilement de se faire une place. On ajoutera aux freins à la pratique : 

  • Le manque de représentation féminine dans l’univers du vélo
  • L’inconfort des équipements et accessoires, imaginé par et pour les hommes 

Le vélo féminin : un microcosme de l’inégalité homme-femme ?

Encore aujourd’hui, la pratique du vélo urbain chez les femmes se heurte à des problématiques sociétales plus larges : 

  • Le difficile accès à l’espace public
  • L’insécurité des villes
  • L’inégalité domestique au quotidien

Yves Raibaud, maître de conférence spécialisé dans la géographie du genre, met en avant 4 freins à la pratique du vélo en ville chez les femmes :

  • Fonctionnels : bien que l’on aimerait voir les choses évoluer, la charge des courses et des enfants restent majoritairement féminine. Ce qui implique des trajets domicile - travail détournés et des charges plus lourdes à transporter.
  • Techniques : la mécanique vélo et son apprentissage restent aujourd’hui des univers très masculins. La peur de la panne ou de la crevaison est encore trop présente, surtout pour un usage quotidien.
  • De l’ordre de la “présentation de soi” : en réponse aux codes sociaux exigés : tailleurs et talons pour certaines, peur de se salir, se mouiller ou de transpirer et du regard sur soi que ça implique.
  • Relationnels : peur des réflexions, du harcèlement de rue, de la drague mal placée. En bref, des freins liés à l’inégal accès à l’espace public en ville et ailleurs.

S’ajoutent des problèmes structurels, comme le manque d’infrastructures sécuritaires pour faire du vélo en ville, la peur du vol et la masculinisation de l’espace public. En effet, le sujet du vélo en ville chez les femmes ne peut pas être décorrélé de leur difficile accès à l’espace public. Pour comprendre, le bouquin La ville faite par et pour les hommes d’Yves Raibaud est une pépite.

Une offre plus large d’accessoires et équipements vélo pour les femmes

Malgré ces freins, les années 2010 ont marqué une avancée sociale significative sur les sujets de l’égalité homme - femme, déclenchée entre autres par les événements #MeToo. Et le vélo ne fait pas exception. L’offre d’équipements et d’accessoires s'élargit. Et de nombreuses initiatives promeuvent et rendent visible la pratique du vélo féminin.

Des vélos électriques adaptés à la pratique du vélo en ville

L’offre de vélos électriques (VAE) s’est étoffée ces dernières années, parallèlement à l’essor du vélo. Plus inclusifs, ils permettent à un plus large panel d’urbains et d’urbaines de se déplacer à vélo pour leurs trajets quotidiens. 

Il lève en partie 3 des 4 freins à la pratique du vélo pour les femmes selon Yves Raibaud, que nous avons vu plus haut : 

  • Si statistiquement les trajets en ville des femmes sont plus longs à cause des détours liés aux charges domestiques, le vélo électrique permet d’aller plus loin et de transporter des charges plus lourdes.
  • La transpiration et la saleté ne sont plus des problèmes pour la présentation de soi : l’assistance électrique réduit l’effort physique à fournir pour se déplacer.
  • L’insécurité des villes est atténuée lorsque l’on roule sur un VAE. Il est plus lourd et plus stable qu’un vélo classique, ce qui permet de se sentir en meilleure posture. Et surtout, il permet d’aller plus vite à effort égal.

S’équiper quand on est une femme à vélo

Des équipementiers vélos se sont développés ces dernières années pour répondre au manque d’équipements spécialisés pour les femmes. Côté cyclisme, on peut citer Wilma, qui propose des collections uniquement féminines. Wilma est, par ailleurs, à l’initiative du 1er cuissard menstruel. L’objectif ? Mettre de côté un des freins principaux à la pratique sportive féminine.

Côté vélo urbain, nous citerons nos amies de chez Tomo Clothing, qui proposent des collections d’habits de vélo adaptées à un usage urbain. Les accessoires sont spécifiquement ciblés pour la gent féminine, mais n’importe qui serait stylé·e sous leur cape de pluie.

Les initiatives qui développent le vélo féminin

Les associations qui incitent les femmes à pédaler

Des associations nationales et locales se sont données pour mission d’encourager et d'accompagner la pratique du vélo chez les femmes. Aide à la mise en selle, introduction à l’auto-réparation, événements sociaux : les thématiques de promotion du vélo sont variées.

  • L’association Cycle’avenir, par exemple, promeut le vélo comme un outil d’inclusion sociale et professionnelle. Un concept qui permet aux réfugié·es, demandeur·euses d’asiles ou personnes en situation précaire, d’accéder au monde professionnel et d’élargir leur spectre social par l’intermédiaire du vélo.
  • La Fédération Française de Cyclisme (11 % de licenciées en 2021 seulement) a lancé en 2021 son plan de féminisation en faisant du cyclisme féminin “un axe majeur et stratégique de développement”.

Les communautés pour rouler en mixité (ou non)

Des communautés de femmes se sont construites, souvent animées via les réseaux sociaux, pour accompagner à la pratique du vélo. Une façon de se réapproprier l’espace public urbain, ensemble.

  • Les Girls on Wheels se retrouvent tous les mercredis dans plusieurs villes de France pour rouler entre femmes et minorités de genre.
  • Beyond my Bike, pilotée par Ophélie Laffuge à Lyon, regroupe des femmes à vélo autour de sa newsletter et d’événements.
  • Elles font du vélo organise et sponsorise différents événements liés aux vélos dans toute la France (triathlon, cyclisme, balade).

Les femmes à vélo mises en lumière

Enfin, on parlait de l’importance de la représentation des femmes dans le vélo et des rôles modèles : de plus en plus d’initiatives viennent mettre à l’honneur les femmes qui gravitent autour des sujets liés au vélo. Sportives, vélotafeuses, cyclotouriste, actrices de l’industrie du cycle, etc. Elles sont nombreuses à enrichir et faire grandir les différents secteurs du vélo.

On peut parler du documentaire Les Échappées par Louise Roussel et Océane Le Pape. Elles ont parcouru 3000km à vélo pour rencontrer des anciennes cyclistes professionnelles, des voyageuses trentenaires et septuagénaires, des mécaniciennes et cadreuses, des cyclistes urbaines et engagées, des championnes d’ultra distance…

On retiendra de cet article que l’histoire commune entre le vélo et les femmes est représentative des luttes et des avancées sociales liées à l’égalité homme - femme dans notre société. Les initiatives qui visent à promouvoir le vélo auprès des femmes se font de plus en plus nombreuses. D’abord, l’offre d’équipements et d’accessoires dédiés aux femmes à vélo se développe de plus en plus rapidement. Ensuite, les communautés de cyclistes sportives et urbaines encouragent largement à la pratique du vélo.

Chez Tandem, notre motto sera toujours de rendre le vélo accessible à toutes et à tous. Des efforts sont encore à fournir, principalement sur le déploiement d’infrastructures cyclables sécurisées pour tous les usagers. Mais nous continuerons de soutenir toutes les initiatives qui visent à rendre le vélo plus inclusif et à permettre à toutes et à tous de décarboner leurs trajets du quotidien. 💪

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